Le vitrail au plomb
Un peu d'histoire...
C’est au début du moyen-âge que le vitrail d’aujourd’hui a été créé. Il est principalement utilisé pour créer des ouvertures dans les habitations et illustre des scènes bibliques dans les édifices religieux. Une infime partie de la population sachant lire au moyen-âge, le vitrail est un moyen de transmettre et communiquer sur l’histoire religieuse. Les couleurs utilisées ont leur symbolique :
Le rouge, est amour et charité.
Le blanc, pureté et paix.
Le bleu, pour la chasteté et l’innocence.
Le vert est à double sens. Il évoque l’humilité et l’espérance mais aussi l’infidélité, la jalousie.
Le jaune, suggère la traitrise et le mensonge.
L’or, symbolise la lumière céleste qui irradie.
Et lorsque la lumière naturelle du ciel passe à travers les vitraux, elle se transforme symboliquement en lumière céleste et fait ainsi entrer la présence divine dans l’église.
Au fil des siècles et des évolutions, la gamme de couleurs s’enrichit notamment grâce aux émaux mais leur utilisation excessive limitant la transparence et la lumière, contribue progressivement à la quasi disparition de l’art du vitrail. L’enthousiasme reprend grâce aux restaurations des vitraux d’église.
C’est à la fin du XIXe siècle que le mouvement artistique Art nouveau, inspiré des fleurs et des plantes, aux lignes courbes, redonne un essor au vitrail en introduisant le vitrail décoratif civil. Son influence est spectaculaire notamment dans l’architecture, le design d’intérieur et le vitrail. L’Art déco lui succède avec un style épuré aux lignes géométriques.
Depuis, le monde du vitrail fait preuve de créativité en alliant les techniques et les matériaux. L’imagination est inépuisable et peut révéler de belles surprises.
Le vitrail au plomb peut être appelé méthode traditionnelle.
Quelques mots sur cette technique :
Une fois le dessin réalisé et les gabarits découpés, on place un gabarit sur une plaque de verre et on trace son contour.
A l’aide d’un coupe-verre, on découpe la pièce. On peut ensuite la gruger ou la meuler afin qu’elle soit identique au gabarit. Toutes les pièces coupées, on commence la mise en plomb en suivant le chemin de plomb défini (c’est un schéma qui sert de guide pour le réseau des plombs sertissant les pièces de verre).
Pour un vitrail rectangulaire, un plomb en H ou en U est positionné à la base horizontale et un autre plomb à la base verticale.
La première pièce de verre est insérée à sa place dans le plomb de base (en bas à gauche pour les droitiers, en bas à droite pour les gauchers), puis sertie par un nouveau plomb. On vient placer la seconde pièce de verre qui s’emboite dans le plomb à côté de la première pièce. On l’enchâsse dans un nouveau plomb. Ainsi de suite, on monte le vitrail. Une fois terminé, on rabat les ailes de plomb avec une spatule puis on procède à la soudure à l’étain des intersections des plombs. On retourne alors le vitrail pour souder la seconde face. Afin de consolider et étanchéifier le vitrail, on peut réaliser un masticage qui sera ensuite nettoyer avec de la sciure de bois. Une fois sec, on nettoie le vitrail.
À voir !
J’ai une immense admiration pour les vitraux. Le travail réalisé pour la coupole des Galeries Lafayette Haussmann me coupe toujours le souffle (Jacques Grüber pour la partie vitraux).